Beth est une bénévole qui patrouille la nuit dans les rues enneigées d’une petite ville endormie du nord du Canada. Bien qu’elle n’ait jamais été particulièrement animée (la ville, pas Beth), les choses ont pris une tournure négative ces derniers temps. Quelque chose de mystérieux s’est produit quelques mois plus tôt et, depuis que le soleil s’est fait la malle, tout le monde est obligé de se shooter à la vitamine C pour lutter contre la depression. Alors, oui, jusqu’à présent, ça ressemble à un hiver belge typique, à ceci près que la plupart des gens ont tout simplement disparu, tandis que d’autres se sont transformés en zombies engourdis ! Et, franchement, l’histoire du pangolin, c’était peanuts face à cet étrange fléau. Mais Beth est déterminée à profiter pleinement de l’un des rares plaisirs qu’il reste à l’humanité – les plaisirs de la chair – en accueillant chaque nuit de nouveaux hommes et de nouvelles femmes dans son lit. C’est ce désir pervers qui entretient sa flamme dans cet hiver glaçant. Cependant, le pourcentage de personnes à qui elle montre son tunnel sous la hanche et qui se transforment ensuite en zombies semble étrangement élevé…
Dieu sait qu’on en a bouffés, des films de zomblards, mais force est de constater que WINTERTIDE est l’une des versions les plus originales de la formule que nous ayons rencontrées. Le réalisateur John Barnard rappelle Cronenberg père, non seulement sur le plan thématique – en mêlant notre chère figure carnassière aux thèmes du sexe, du dédoublement du corps, de la dépression et des pandémies – mais aussi sur le plan stylistique, avec des plans qui s’attardent et une conception sonore immersive impressionnante.