Ils se font appeler les “Trois reptiles immortels”, mais ce sont surtout trois sales gamins abonnés aux sales coups. Sur leurs petites motos, Hazel, Jodie et Alice se promènent en brandissant des pistolets de paintball et sillonnent sans relâche leur ville natale de Ribbon, dans le Wyoming, pour y foutre le souk. Leur dernier exploit, le vol d’une console de jeux vidéo chez un fabricant local, doit être célébré comme il se doit : en pyjama et avec beaucoup de malbouffe. Mais à leur grande horreur, la mère de Hazel et Jodie a changé le mot de passe de la télévision ! À l’étage, ils découvrent que leur mère est grippée et qu’elle ne cédera à leurs interminables supplications que s’ils lui apportent une tarte aux myrtilles de la boulangerie. Ils sont loin de se douter que cette course apparemment simple va les entraîner dans une quête longue et dangereuse, car le boulanger a besoin d’un œuf moucheté pour faire la tarte et, à l’épicerie locale, la dernière boîte d’œufs mouchetés est prise par John Redrye, membre du gang de la lame enchantée, dirigé par Anna-Freya, une sorcière qui utilise ses pouvoirs à des fins malveillantes…
Ce premier film de Weston Razooli est un pays des merveilles fantaisiste, dans lequel les lois et les règles semblent entièrement inventées, voire dictées par des enfants en train de jouer. À l’instar de Spielberg, il se met à hauteur de gamin pour rendre extraordinaire ce qui est banal (on pense forcément aux GOONIES), tout en puisant dans ses propres souvenirs d’enfance. Tourné en 16mm, RIDDLE OF FIRE est une virée à la fois nostalgique et moderne, non loin d’un Wes Anderson qui se réapproprierait un classique d’Enid Blyton.