Quadragénaire d’une banalité confondante, Léo est malgré tout un homme heureux : en cette fin d’après-midi ensoleillée, il est fin prêt pour son rendez-vous galant au parc. Bon, pour être tout à fait honnête, il est aussi un peu nerveux, avec les papillons dans le ventre, et toussa toussa. Ce genre de « blind date » sur le Net, c’est toujours quitte ou double, on ne sait jamais sur qui on va tomber : est-ce que la photo de profil correspond bien ? Est-ce qu’elle a un vice caché ? Est-elle vraiment mineure ? Parce que Léo, il les aime jeunes, quand le moule est encore chaud et qu’il peut les manipuler avec ses mains expertes de prédateur sexuel. Pendant ce temps, la jeune Carolina l’attend sur un banc. Du haut de ses seize printemps, elle suinte l’innocence incarnée. Quand il la voit, Léo a presque envie d’allumer un cierge. Et, quelque part, c’est pas une si mauvaise idée de se mettre à prier, vu le tête-à-tête qui va suivre…

Rhaaaa, c’est frustrant : on a tellement de choses à vous dire sur ce film, mais on s’est promis de faire une description #NoSpoiler pour votre propre bien. Donc, sachez juste qu’il s’agit de l’adaptation de la pièce de théâtre « Grooming » de Paco Bezerra (non, on ne va pas sur Google !!!) qui traite du harcèlement et des abus sexuels, en utilisant le plein air comme huis-clos étouffant. On lorgne clairement du côté de Harold Pinter pour les dialogues et Michael Haneke pour la perversité. Côté réactions, on attend toujours celle de Jean-Luc Lahaye…