Influenceuse à la morale aussi flexible qu’une position de yoga, Yuna a clairement le profil pour terminer sur la « kill list » de Booba. Jamais avare de bobards et de glaçages hypocrites pour caresser ses followers dans le sens du poil, elle ne vit que pour ses « likes », ses dons et ses contrats juteux avec différentes marques. Mais faire la belle et chercher son susucre en cash, comme lors de cette soirée de lancement d’une marque de cosmétiques, ça fatigue. Alors, Yuna s’offre quelques shots de vodka avant de s’endormir. Au réveil, son lit est un peu plus dur que d’habitude et le plafond est vachement bas. Et sombre. Avec une sale odeur de gasoil, en plus. Comme son coffre de bagnole, en fait. Puis, son téléphone se met à sonner, tandis que la voiture se met en route. Au bout du fil, un charmant inconnu lui détaille par le menu la suite des festivités : Yuna a jusqu’à minuit pour lancer un « live-stream » depuis son coffre de voiture, et récolter un million en cash sur sa chaîne. Passé ce délai, la titine finit au broyeur industriel. Ne manquerait plus que son public prenne ça pour un coup de comm’ de mauvais goût, tiens…
Ça fait désormais quelques années que le cinéma puise ses concepts scénaristiques dans les réseaux sociaux. Parfois pour en dénoncer les excès, parfois comme simple prétexte pour se faire plaisir. Et c’est le cas du premier long de Park Dong-hee qui voulait faire, selon ses propres dires, « un thriller à 200 à l’heure qui ne s’arrête jamais ». Il peut couper le moteur en paix : c’est simple, très malin, diablement efficace et constellé de twists délicieusement féroces !